Brèves du Comptoir...

Le blog de la Librairie Le Comptoir
ou le journal de bord d'une libraire du bout du monde !
Je vous invite à prolonger le plaisir de vos visites à la Librairie en partageant vos coups de coeurs et vos idées dans cette arrière-salle cybernétique du Comptoir.

Site web permanent http://www.comptoir.cl/

15/04/2008

Gavalda, Balez et les autres...


Mes collègues et amies de la librairie Litote en Tête à Paris ont reçu Anna Gavalda dans leur librairie dimanche matin pour la sortie de son nouveau roman, premier évènement littéraire de 2008... elle a signé pendant des heures, ah... rêve du libraire... ;o)



La Consolante sera au Comptoir la semaine prochaine : je ne devrais pas le dire car je trouve Anna Gavalda absolument charmante mais les extraits que j’ai lu m’ont laissé perplexe. Je n’en suis donc que plus curieuse, n’étant pas conquise d’avance.

Tout aussi charmant qu’Anna et non moins talentueux, c’est Olivier Balez qui honorera bientôt le Comptoir de sa visite. La date est encore à préciser, mais il viendra nous parler de ses derniers albums : il a notamment illustré « Le Kid » et « La Ruée vers l’Or », tirés des films de Chaplin, une première mondiale.




En Juillet dernier, à l’occasion de l’expo/vente « Tendencias de la Ilustración » organisée par le Comptoir au Fournil, il nous dévoilait en avant-première les dessins de son prochain livre (sur le mur derrière lui) :



Et bien l’album, sorti en janvier, s'appelle "Moi, Dieu Merci, qui vis ici", le texte est de Thierry Lenain et il est bien sûr disponible à la librairie :





J’ai envoyé aujourd’hui un mailing partiellement « ciblé » pour diffuser ce blog auprès des plus francophones de mes clients :

J’aimerais lancer une animation consistant à proposer toutes les 5 ou 6 semaines un roman «coup de coeur » de littérature française ou étrangère à découvrir. Il faudrait à chaque fois que 4 ou 5 personnes curieuses et ouvertes acceptent de « jouer le jeu » et d’acquérir ce roman qu’elles ne connaissent pas, l’idée étant de se retrouver quelques semaines plus tard une fois le livre lu pour échanger nos impressions autour d’un thé. Qu’en pensez-vous ? Il ne s’agit pas de vous ruiner, vous pouvez participer une seule fois si vous le désirez et les livres choisis seront toujours des poches.

J’ai envie de commencer par ce roman de Richard Powers qui vient de paraître en 10/18 : Le temps où nous chantions.



Histoire qui suit le parcours de trois enfants métis (Joseph, Jonah et Ruth) issus d'un père juif allemand et d'une mère noire, et dont l'éducation fut entièrement consacrée à la musique. La question posée par l'auteur dans ce roman est poignante : peut-on exister hors des catégories raciales auxquelles nous réduit la société ?

Si l’idée vous séduit, organisons-nous...

14/04/2008

Nuala O'Faolain


Nuala O’Faolain n’a plus que quelques semaines à vivre. Cette écrivaine et journaliste irlandaise dont les livres sans fard, à son image, ont ébranlé la société catholique et conservatrice où elle est née, cette féministe de tous les combats, cette femme libre et passionnée va bientôt nous quitter.

Samedi matin elle a accordé à la radio nationale irlandaise une interview très crue
(en anglais ici) au cours de laquelle elle révèle qu’elle a un cancer terminal. Elle l’a appris il y a deux mois seulement, elle ne suivra pas de traitement, telle est sa décision.

J’avais déjà parlé de ses livres
ici et constaté à cette occasion avec surprise que beaucoup de mes clientes et amies l’appréciaient aussi : Maryline et Corinne de la Litote à Paris, Laure, Eithne, Gabrielle, Hil, Anne… voilà… si vous lisez ces lignes, vous serez tristes comme moi.

Assez connue en France grâce au travail de son éditrice Sabine Wespieser, elle a reçu le Prix Femina Etranger 2006 pour son roman “L’histoire de Chicago May”, qui sortira en poche chez 10/18 le mois prochain.

En l’attendant, j’ai relu émue son autobiographie ce week-end, toujours en 10/18 :




Devenue une journaliste reconnue à l'Irish Times, Nuala O'Faolain livre son parcours, ses doutes, ses enthousiasmes, ses excès, ses souffrances et ses passions. Un récit autobiographique qui parle avec simplicité et humour d'une éducation irlandaise sur fond de féminisme et de combats politiques.


(La photo de Nuala est de Louis Monier)




09/04/2008

Giono sans peine

La jeune fille qui avait gagné le 1er quizz littéraire organisé par la librairie sur le site du Petit Journal est venue retirer son exemplaire de la “Suite française” samedi matin. Nous avons bien papoté et c’était ma foi très sympathique. Evidemment, je n’avais pas mon appareil photo…
Cette semaine le tirage au sort a désigné Dominique, je ne sais pas si c’est un homme ou une femme, je viens de lui annoncer la bonne nouvelle par mail…
Le jeu s’installe donc doucement comme une bonne habitude du jeudi.

Ce matin dans ma messagerie, une communication d’un grand éditeur d’apprentissage des langues étrangères, le plus connu d’entre tous, mais si… celui dont le taylor est immensément rich… Bref la partie en anglais de ce message bilingue est truffée d’erreurs et sent la traduction automatique en ligne à plusieurs kilomètres à la ronde. Pour convaincre, peut mieux faire…

Un livre était tombé du tourniquet et m’attendait par terre ce matin derrière la porte vitrée. Je le ramassai et relis donc avant de me mettre au travail deux nouvelles au hasard de Jean Giono extraites de Solitude de la Pitié dans l’espoir d’y trouver un message caché pour ma journée : la première raconte l’histoire d’un vieil homme prêt à tout pour défendre les arbres qu’il a planté dans un champs, la seconde l’anecdote d’une jeune fille qui tache sa robe de mariée en aidant son père à saigner un cochon. Je crois que je me sens plus proche du vieil homme…



02/04/2008

Journal de Léningrad


J'ai reçu ce soir ce commentaire d'une lectrice qui m'avait commandé il y a quelques temps le "Journal du Siège de Léningrad" de Lidiya Ginzburg édité chez Bourgois. J'encourage les lecteurs et lectrices à me faire part ainsi de leurs impressions de lectures...

Voici ce qu'elle écrit :

Je viens de finir la lecture du “Journal du siège de Léningrad”et je dois dire inmediatement que c’est un livre qui ne laisse pas indifférent. On peut même dire qu’il est choquant dans la mesure où la réalité et la vérité le sont aussi.
Les mots qui me viennent à l’esprit après sa lecture sont famine, souffrance, froid, douleur physique et morale; mais aussi résister, survivre, courage, force.
Après deux courtes visites à la ville de Saint Pétersbourg, le siège de Léningrad était devenu pour moi presque une obsession car je devinais qu’il avait été une expérience extrême pour ses habitants qui y avaient péris si nombreux.
Mais il y eut aussi des héros anonymes, des survivants qui étaient parvenus à “préserver leur humanité dans les circonstances les plus cruelles”. Le pire fut l’hiver. L’hiver russe, quand il n’y eut plus de chauffage, d’eau, de lumière, de nourriture.
Il y a une phrase que je ne peux oublier parce que moi aussi j’habite dans une région froide du Chili et que j’aime me réveiller les matins d’hiver dans une maison avec un bon chauffage pour commencer un jour avec un froid bienfaisant. Lidiya Ginzburg dit: “L’hiver venu, se réveiller le matin ne signifia plus que retrouver un cortège de misères constamment renouvelées et qui dureraient jusqu’à l’heure de dormir.” Et ce fut ainsi pendant de longs mois.
Comment ont-ils fait pour survivre? C’est que la volonté était plus forte que le corps, l’âme beaucoup plus résistante que la matière.
Et en échappant à la mort ce n'était pas seulement eux – les habitants de Leningrad - qui ont survécu. Ils ne se sont peut-être pas battu au front mais ils ont sauvé leur ville en même temps qu'eux.