Brèves du Comptoir...

Le blog de la Librairie Le Comptoir
ou le journal de bord d'une libraire du bout du monde !
Je vous invite à prolonger le plaisir de vos visites à la Librairie en partageant vos coups de coeurs et vos idées dans cette arrière-salle cybernétique du Comptoir.

Site web permanent http://www.comptoir.cl/

29/03/2009

Je vois des caisses partout...



Voilà à quoi ressemble mon chez-moi après la dernière import ! Des caisses... du bateau au camion, du camion au living, dans le garage, sur le sofa, bref des caisses partout, vive les rentrées scolaires !




Des amis en Europe m'ont bâti un Poisson d'Avril comme je n'en avais pas eu depuis des lustres. J'ai sauté dedans à pieds joints ! J'en suis très piquée et comble des combles, je n'arrive pas à trouver un seul livre au Comptoir avec le mot "Poisson" dans le titre ! Plus un Marcus Pfister à l'horizon, pas de "Poisson nommé Jean-Paul" ni "Dans le bocal" sous la main... je suis sûre que c'est presque impossible pourtant... si j'allais faire un tour au rayon cuisine ? Quoi, je ne suis pas informatisée ? Mais non, ce ne serait pas drôle !


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Fil conducteur...



Pour commencer la semaine sur une note sympathique, j'offrirai un roman à la première personne qui me dira quel est le fil conducteur commun de ces trois beaux romans actuellement mis en avant au Comptoir. Je sais, c'est facile mais je suis d'humeur généreuse. Réponses en commentaires ici seulement.

L'été n'en finit pas de trainer, il faisait chaud cette semaine à Concepción pour l'inauguration de la Semaine Francophone : thêatre, danse contemporaine et expo-vente du Comptoir étaient à l'affiche entre autres manifestations culturelles, toutes couronnées de succès.

C'est la troisième importation de livres depuis la rentrée, si seulement toute l'année était à l'image de Mars ! Les commandes affluent, les journées sont longues et fatiguantes mais passionantes. Sandrine travaille à mi-temps avec moi depuis le retour des vacances, c'est un bonheur après tant d'année seule, son enthousiasme, sa disposition et son organisation sont une bénédiction...

Quelques clientes sont venues m'annoncer qu'elles étaient au chômage, d'autres paraissent rire de la crise qui pointe, je ne sais que penser.
Une cliente a passé son sac à main à la machine à laver avec son contenu, ses chèques sêchés au soleil sont gondolés mais valides dixit sa banque !

Demain matin, branle-bas de combat à 8 heures : une scène d'un nouveau film chilien sera tournée au Comptoir... mais chuttt, je ne peux pas raconter l'intrigue, ni même le peu qui m'en a été révélé. Mais ce sera un chouette film avec des acteurs chiliens très connus, voilà ! Ça tombe bien, on avait fait une table intitulée "Du livre à l'écran" avec une sélection de livres adaptés au cinéma...

Bonne semaine à tous.





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14/03/2009

Samedi matin...

J’ai reçu des commandes gribouillées sur toutes sortes de support dans ma vie de libraire, au dos de cartes de visite bien sûr, sur des feuilles de cahier déchirées et même une fois notées à la va-vite sur une feuille de sopalin (la dame cuisinait quand la mention d’un livre a retenu son attention à la radio).


Hier une cliente-médecin est venue retirer les livres qu’elle m’avait commandés en février sur une feuille de son bloc d’ordonnances médicales. Bien alignés tels des médicaments, j’ai pensé que cela devrait donner des idées à ses collègues : si les docteurs pouvaient prescrire plus de livres pour soigner les âmes, peut-être aurait-on moins besoin de médicaments pour soigner les corps…


Ce matin une commande de romans pour ados m’est arrivée sur une liste de commission, bien placée entre le masque express tonique et la mousse à raser. J’aime quand le livre est ainsi traité en objet quotidien, tout aussi indispensable que le pain et pas sacralisé pour un sou… Ce n'est pas souvent le cas dans ce pays où il est encore trop souvent un luxe pas toujours permis...



10/03/2009

Mon coup de coeur de la semaine !

Le pasteur Oskari Huuskonen traverse une mauvaise passe. Son mariage bat de l'aile, sa foi vacille, ses prêches peu conformes aux canons de l'Église lui attirent les foudres de ses supérieurs et ses paroissiens le désolent.

Comme si cela ne suffisait pas, ses ouailles décident de lui offrir pour son anniversaire un cadeau empoisonné : un ourson qui vient de perdre sa mère.

Mais le pasteur s'attache peu à peu à l'animal et pousse la sollicitude jusqu'à lui construire pour l'hiver une tanière dans laquelle il finit par le rejoindre, en compagnie d'une charmante biologiste venue étudier les mœurs de la bête.

Il n'en fallait pas moins pour que la vie d'Oskar Huuskonen bascule : la pastoresse demande le divorce, la biologiste prend la tangente et l'évêque, lassé des bizarreries du pasteur, le met d'office en congé. Ruiné et l'esprit chagrin, Huuskonen décide de partir à l'aventure avec son ours. Un long périple qui les mènera de la mer Blanche à Odessa, Haïfa, Malte ou Southampton, en quête d'un sens à leur existence.

Voilà un livre et un auteur formidables à découvrir absolument ! Rire assuré à chaque page, moi qui croyait que ce genres de tribulations picaresques étaient la spécialité des anglais seulement ! Arto Paasilinna est finnois et ce livre est disponible en Folio.



07/03/2009

Lecteurs de SF, faites-vous connaître...

Porté par une foule de clients enthousiastes (bon… deux ou trois pour le moment…), le Comptoir va-t-il enfin se doter d’un rayon… que dis-je…d’une sélection SF digne de ce nom ?


Habituée depuis longtemps aux invectives amicales de R. (“Dis, tu me trouveras le 3ème tome de l’avant-dernière Saga de Xxxx qui raconte 2000 ans après ce qui s’était vraiment passé sur la planète Y 5000 ans avant le 1er tome ?”), me voilà maintenant aux ordres d’une nouvelle cliente, M., qui dévore les Space Opéras comme moi les croissants du Fournil !


Leur enthousiame est tellement contagieux (je n’ose les imaginer toutes les deux ensembles dans la librairie !) qu’après une petite incursion couronnée de succès dans le monde à la Monty Python de Terry Pratchett à Noël, je me suis attaquée hier soir au très différent “Quinze Minutes”, de Charles Dickinson (Folio SF), que j’ai adoré :


Artiste, J. Winkler vit avec sa femme Flo et sa fille Penny dans une ville de l'Illinois, Euclid Height. Enfant, il a été témoin d'un drame à la suite duquel son frère est resté prostré et un ami est mort. Pendant une promenade, il rencontre une étrange femme qui disparaît. Il s'aperçoit qu'il manque quinze minutes dans son emploi du temps et est persuadé d'avoir fait un voyage dans le temps.


Amateurs de SF, faites-vous donc connaître au Comptoir afin d’adapter mon offre à votre demande !


Que pensez-vous de ce site référençant les Parutions SF en POCHE ? http://www.pochesf.com/




04/03/2009

Par une nuit où la lune ne s'est pas levée...

En cette semaine d’affolement, de stress pré-post Rentrée Scolaire… (“... ai-je payé mon Permis de Circulation ?”… “Où trouver le Cahier d’Anglais demandé par l’Alliance ?” (au Comptoir bien sûr, comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ?)…” Quoi ? l’uniforme a changé ?” … etc etc.) , voici un roman qui prend son temps et qui séduira ceux qui se souviennent de la Petite Tailleuse Chinoise de Balzac.


En 1978, une jeune Française se rend à Pékin pour étudier le chinois. Elle y rencontre un jeune Chinois, dont le père français, sinologue, lui fait découvrir la culture chinoise. Il lui révèle sa préoccupation secrète : retrouver la partie manquante d'un mystérieux manuscrit, rédigé dans une langue inconnue. Selon la légende, il aurait été remis à ses disciples par Bouddha en personne.

Les péripéties au cours des siècles de ce manuscrit sur rouleau de soie forment le fil conducteur de ce roman aux récits savamment emboîtés. Dai Sijie revisite l’histoire de la Chine et celle du Bouddhisme.

J’ouvre au hasard et tombe sur ce passage :

“… je ramassais des herbes, des feuilles de légumes dans une corbeille, les glissais à travers les barreaux de la cage jusqu’au museau du lapin. Pendant longtemps, mon seul bonheur pékinois fut de regarder mon ami mâcher les herbes fraîches dans la nuit, d’entendre sa mastication douce, régulière, mêlée au souffle du vent bruissant dans les fils télégraphiques.”